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Le secteur associatif en mode survie ?

Bonjour,

Je lance une sorte d’appel, moi, citoyenne souvent engagée (dans le passée, aujourd’hui et je l’espère dans le futur) dans le monde associatif : un article de www.bastamag.net nous signale une situation insupportable… Le secteur associatif se meurt !

Avec des chiffres à l’appui et la mise en relief de faits d’actualité, cet article dénonce le cercle vicieux du « toujours plus » et prouve assez simplement qu’effectivement, oui, le secteur associatif n’est pas toujours « performant » ni « efficace ». Et alors ? Certaines associations mènent un travail d’ampleur, souvent local, créateur de liens sociaux, culturels ou que sais-je encore, et qui constituent autant de chantiers parfois complémentaires aux activités économiques « classiques ».

Alors, cette fourmilière, qui crée de l’emploi, cessera-t-elle bientôt d’en créer ou allons-nous nous rebeller et trouver la force de les faire exister à travers des actions bénévoles ? Et vous, êtes-vous engagé(e)s dans le monde associatif ?

La RSE en Afrique

Bonjour,

Je reçois fréquemment la newsletter de l’institut Afrique RSE que je vous conseille de lire : les Européens ne sont pas les seuls à vouloir aller vers un autre mode de gouvernance…

Bonne lecture.

 

ESSEC, Douala : Kilimandjaro University RSE. A nos méninges !


C’est sur le campus de l’Université de Douala au Cameroun que l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (E.S.S.E.C.) et l’Institut Afrique RSE organisent du 16 au 20 septembre la première session du Kilimandjaro University RSE : Université Africaine de la Responsabilité Sociétale des Entreprises et de l’économie durable.

L’objectif de cette formation certifiante est de permettre aux cadres et dirigeants des administrations, entreprises, collectivités territoriales ainsi que les responsables des syndicats, ONG et associations de disposer des outils et de la méthodologie pour concevoir, mettre en œuvre, évaluer et assurer le suivi des projets de RSE.

Saisissons l’opportunité du Kilimandjaro University pour apporter un regard sur la RSE avec les lunettes africaines à partir des questions centrales de la norme ISO 26000 qui serviront d’ailleurs de boussoles pour voir clair sur la Responsabilité Sociétale dans les pays africains.

L’enjeu principal pour les organisations africaines est celui de la gouvernance.

Le malgache José Rakotomanjaka a mis les bonnes lunettes pour apporter un éclairage pertinent sur cette problématique. Il décrypte à juste titre « qu’en premier lieu les modèles de gouvernance laissent encore une place importante aux lois locales et à l’appartenance communautaire. Les places boursières sont encore peu nombreuses et le volume des transactions anonymes est faible. Les organisations appartiennent alors à une famille ou un groupe de familles.

 

La redevabilité à l’égard des mandants se limite ainsi à rendre compte à un patriarche, chef de famille plutôt qu’à des membres diversifiés d’une assemblée générale, même si le statut de l’entreprise est de type « de capitaux » mais pas affectio societatis.

 

Les rapports seront alors déterminés par des relations affectives plutôt que par des relations objectives de mandants à mandataires. Même les relations avec les autorités sont influencées par les relations familiales et communautaires qui peuvent biaiser la redevabilité vis-à-vis de l’État.

 

En second lieu, pour la transparence, les organisations agissant en Afrique ont tendance à garder secrètes les informations. La principale raison évoquée est l’inefficacité d’un système judiciaire toujours indépendant en cas de violation de ses droits. Les abus de rétention d’information sont souvent constatés, mais en contrepartie la transparence expose à des harcèlements injustifiés. »

Prenons une deuxième question centrale afin d’y porter un regard africain. Les bonnes pratiques des affaires par exemple. D’après l’ISO, elles concernent la conduite éthique des transactions entre une organisation et d’autres organisations et des personnes. Elles englobent les relations entre les organisations et des organismes publics ainsi qu’entre les organisations et leurs partenaires, fournisseurs, sous-traitants, concurrents et les associations dont elles sont membres.

La lecture des actions et attentes proposées par l’ISO sur les cinq domaines d’actions (lutte contre la corruption, engagement politique responsable, concurrence loyale, promotion de la responsabilité sociétale dans la chaîne de valeur et le respect des droits de propriété) présentent l’avantage de donner les lignes directives générales pour la conduite d’une démarche RSE au regard de cette question centrale.

Mais en mettant les lunettes africaines, un des enjeux majeurs des bonnes pratiques des affaires sur le continent et qui n’apparaît pour l’instant sur aucun radar RSE des organisations internationales est le délai de paiement.

Concrètement, les grandes entreprises et les multinationales profitent de leur position de donneurs d’ordre et de domination économique pour assurer leur financement sur le dos des PME en allongeant indéfiniment les délais de paiement.

Lors de l’une de nos interventions le mois dernier en Afrique, un cadre d’une filiale de multinationale a indiqué que des factures de fournisseurs pour l’année … 2012 n’étaient pas encore réglées. Combien de grands groupes africains et de sociétés transnationales sont concernés par de telles pratiques ?

Avec ces délais de paiement excessivement longs, pratique répandue en Afrique y compris chez les donneurs d’ordre publics, nombreux sont les prestataires qui finissent par déposer le bilan et mettre la clé sous le paillasson. Plus frustrant encore est le manque de possibilité de recours pour ces fournisseurs et sous-traitants.

Les multinationales et grandes entreprises pourront toujours valoriser leur supposée citoyenneté et ancrage territorial grâce à la création d’emplois directs ou indirects mais combien d’emplois le territoire va-t-il perdre à cause de la disparition précoce des TPE et PME aux carnets de commande remplis mais qui après avoir réalisées des prestations attendent des paiements qui arriveront trop tard ?

A l’heure où le local content monte en puissance en Afrique et se positionne comme une question centrale de la RSE, le challenge sera d’avoir une approche holistique et transversale pour faire de la RSE, un outil de transformation structurelle de l’Afrique.

La réflexion devra portée sur l’ensemble des questions centrales proposées par les organisations internationales qui seront probablement enrichies par d’autres spécifiques au contexte africain selon nos cultures et valeurs.

Le challenge est d’autant plus important qu’il faudra gérer le long terme à très court terme sur un continent au cœur de toutes les convoitises mais confronté à une explosion urbaine, démographique et des inégalités pour une population en quête d’équité, de justice sociale et de partage de la valeur.

Il y a donc une urgence pour l’émergence d’un réseau de cadres et dirigeants africains visionnaires capables d’impulser ce mouvement vers une économie durable.

Tel est l’objectif du Kilimandjaro University.

Pour un passage efficace à l’action osons la réflexion audacieuse sans crainte des expérimentations indispensables pour le passage du message.

L’Afrique est très riche en matières premières mais la matière première c’est désormais la substance grise. En matière de RSE, l’Afrique n’est pas dernière mais peut devenir première.

A nos méninges !

Thierry Téné, Directeur de l’Institut Afrique RSE

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